frédéric netter
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Urelement
Retour. Un journal (2008)
Partir d'un titre qui cache une théorie des ensembles sagement mathématiques et qui, dès lors, ne prend apparemment sève qu'à l'arbre des sciences. Partir d'un mot le long duquel suintent de lourdes larmes, bien trop mal dissimulées, pleurant faussement, facilement et futilement que toute notre vie pourrait n'être qu'une suite de cris anonymes dans un désert d'astres indifférents. Et pourtant esquisser une présence pour qui la lecture s'inclinerait de manière à murmurer que si rien ne nous appartient comme certitude que notre foi nous pouvons faire, ouvrir les yeux, admettre la souffrance, et enfin partir de celle-ci, non pour s'enfuir mais pour essayer (sans en faire un prétexte) et atteindre, écouter et entendre, voir, regarder et recevoir, résister au cours de petits pas dont la tendresse ne saurait dissimuler l'abîme qu'ils foulent, tentant de jeter des ponts par-delà la brume ; faire naître un horizon, peupler et dire ceux-là.
Une fois qu'on a compris qu'on n'est rien, le but de tous nos efforts est de devenir rien. C'est à cette fin qu'on souffre avec acceptation, c'est à cette fin qu'on agit, c'est à cette fin qu'on prie.
Simone Weil